2037, la menace

Bien original thriller que voilà, qui nous parle des super-héros, les vrais, ceux que nous avons fréquentés notamment dans les bandes dessinées de notre jeunesse, des super-héros qui, en cet an de grâce 2037, ne trouvent pas de méchants suffisamment coriaces à se mettre sous la dent. Alors que le super-héros qui nous occupe, en l’occurrence Louis Lartigue, un homme bionique fer de lance des services secrets suisses, commence à rouiller, voilà que descend sur notre bonne vieille terre une très vilaine entité extraterrestre à sa mesure, une « chose » affublée du doux nom de Fuchsia440. Cette dernière s’approprie les corps dans lesquels elle se réincarne en les avalant gloutonnement de l’intérieur, ce qui fait qu’elle a faim, très très faim, et est donc obligée d’investir d’autres corps et ainsi, proliférer… Elle est suivie bientôt par Magenta126, tout aussi gloutonne.

Ivre d’en découdre, retrouvant sa flamme d’antan, Lartigue va prendre à bras-le-corps cette menace. On croisera aussi d’étranges personnages – le télépathe Frère Jérôme, Mad Max, l’instit psychopate, la très belle Dame Blanche…

Le roman étant constitué de courts chapitres naviguant de l’un à l’autre des protagonistes et des histoires (des coupures de journaux aussi, les récits de David, le fils de Lartigue, qui met en scène un certain Fred Véloce…), il est conseillé de ne pas faire reposer le livre trop longtemps, au risque de perdre le fil. En tout cas, Nous les maîtres de monde dans son genre déroutant, est une réussite.

Simultanément, paraît en poche chez Gallimard le précédent roman de Nicolas Jaillet, Sansalina, une sorte de polar-western bien violent dans l’univers étouffant du Mexique des années 1920, où, entre autres, une certaine Dolores rêve de fonder une bibliothèque.

Nous les maîtres du monde, de Nicolas Jaillet, 302 p., 15 €, Après la lune, 2010. Du même auteur, Sansalina, Folio policier n° 600, 2010.

© Gilles Vidal

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